Les exigences du capital financier sont de plus en plus claires: paiement de la dette et donc réduction des dépenses sociales, destruction des systèmes de protection sociale, baisse des retraites, flexibilité accrue du marché du travail et baisse des salaires. Ce qui signifie, comme en Grèce, la paupérisation absolue de la majorité de la population. Cette politique a déjà été largement entamée par Sarkozy. Elle est rejetée par la grande masse des travailleurs, des chômeurs et des jeunes, comme l’a montré leur combat contre sa politique ces cinq dernières années. Dans ce combat, ils ont montré qu’ils ne veulent pas de l’austérité, de toute austérité, et qu’ils veulent défendre leur droit à une vie correcte , ce qui passe par l’abrogation de toutes les mesures antisociales de Sarkozy, par l’augmentation des salaires et des retraites, par l’interdiction des licenciements, et par la mise en oeuvre d’une politique de remise en cause radicale du capital financier dont l’acte fondateur sera le refus de payer la dette et la rupture avec tous les traités européens.
La politique du capital financier est aujourd’hui mise en oeuvre par Sarkozy et elle sera aggravée après sa réélection par la remise en cause du rôle des organisations syndicales avec l’utilisation de l’arme du référendum. C’est pourquoi, le combat contre l’austérité nécessite de le dégager, lui et son parti politique : l’UMP. Pour les travailleurs, prenant appui sur les appels de la CGT et du SNES, à battre Sarkozy, il n’est évidemment pas question de voter pour Le Pen, Bayrou ou Dupont Aignan, qui sont, chacun à leur façon, des ennemis ouverts de la classe ouvrière et de la jeunesse.
Pour préparer la défaite de Sarkozy, au premier tour, les travailleurs, selon leur sensibilité, voteront pour les candidats qui expriment leur volonté de battre la droite et l’extrême droite, c’est-à-dire pour François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou ou Nathalie Artaud. Au deuxième tour, ils voteront pour celui de ces candidats qui sera opposé à Sarkozy, non en soutien à son programme, mais parce que le combat contre toute austérité passe par une première défaite de cette même austérité et donc par la défaite de Sarkozy.
Albert Savani