La faillite programmée de l’enseignement supérieur public

première mise en ligne le 22 décembre 2011 sur http://promcomm.wordpress.com

L’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), l’Université de Savoie, l’Université Bordeaux III, l’Université de Limoges et l’Ecole normale supérieure de Cachan ont connu deux exercices financiers consécutifs déficitaires. Elles ont donc été placées sous la tutelle du Recteur.

Sont menacées également à court terme l’Université de Paris XIII et l’INSA de Rouen, voire l’Université de Bretagne sud (déficit de 1,2 million d’euros), l’Université de Paris II, l’Université de Nantes (déficit de 4 millions) et celle de Pau (déficit de 2 millions).

En 2010, le déficit cumulé des Universités a atteint le pic de 37 millions d’€. En 2011, il a littéralement explosé.

Continue reading

Posted in Bourgeoisie, politique gouvernementale | Leave a comment

Une dette liée à la nature militaire du capitalisme

première mise en ligne le 21 décembre 2011 sur http://promcomm.wordpress.com

La situation politique actuelle est marquée par la crise du système capitaliste à l’échelle mondiale. A l’image de la chute du système stalinien, il y a vingt ans maintenant, c’est une nouvelle fois la guerre et notamment la guerre en Afghanistan qui précipite la crise.

A la suite de la crise financière partie des États-Unis, ceux-ci ont injecté, près de 700 milliards de dollars dans le sauvetage de leurs établissements bancaires. Cette somme est à rapprocher de celles que représentent les dépenses liées à la «guerre globale contre le terrorisme» du 11 septembre 2001, au début de la crise en 2008, à savoir 824 milliards de dollars (171,1 pour l’Afghanistan et 653 pour l’Irak).

Le coût total des guerres en Irak et en Afghanistan pourrait atteindre – sur la période 2001 –2017 – 2 400 milliards de dollars, selon un rapport officiel du Bureau du budget du Congrès américain (CBO). Les dépenses pour les guerres pourraient atteindre 1 700 milliards de dollars, auxquels il faudrait ajouter 705 milliards pour payer les intérêts d’emprunts.

Comment croire qu’il n’existe aucun lien de cause à effet entre ces deux masses financières ? Comment ne pas comprendre qu’une économie, fût-elle la première du monde, ne peut entretenir aussi longtemps un tel effort militaire, notamment les 600 000 emplois détruits de janvier 2008 à 2009 aux Etats-Unis La facture de cette guerre est aujourd’hui présentée aux peuples.

Augustin Balby

Posted in Bourgeoisie, dette, guerre impérialiste | Leave a comment

Capital contre Démocratie

Première mise en ligne le 14 novembre 2011 sur http://promcomm.wordpress.com

La crise qui secoue, depuis 2008, le capitalisme mondial provoque de violentes secousses dans l’Union européenne et plus particulièrement dans la zone euro. Sur fond de profonde et durable crise économique systémique perce une tout aussi profonde crise politique. De sommets européens en G20, de réunions en conciliabules du directoire germano-français, les gouvernements affichent le marasme dans lequel ils évoluent avec l’unique objectif d’être les meilleurs serviteurs possibles de leur Maître : le Capital que les médias domestiqués s’obstinent à appeler les marchés financiers.

Cette situation illustre à merveille que « le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière. » [1] Comme de quelconques actionnaires mécontents qui virent les membres du Conseil d’administration d’une entreprise, les fantomatiques marchés financiers virent les gouvernements dans lesquels ils n’ont plus confiance. La mesure de cette confiance est déterminée « scientifiquement » par les agences de notation. Malheur à celui qui est rétrogradé !

C’est ce que viennent de subir en quelques semaines la Grèce et l’Italie. Pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur ce qui va suivre : à Prométhée nous n’avons aucune sympathie pour le social-libéral Papandreou ou pour le réactionnaire Berlusconi. Mais force est de constater que le renversement de deux gouvernements issus du suffrage universel porte un nom : il s’agit de coups d’État. Ces derniers ont été pilotés par Angela Merkel et son second Nicolas  Sarkozy, ressuscitant ainsi la théorie de la souveraineté limitée de Leonid Brejnev en 1968..

La démocratie, même formelle, devient un obstacle à la volonté supérieure du capitalisme. Cette volonté est renforcée par la peur de la mobilisation des masses populaires qui sont contraintes au sacrifice pour que vive le veau d’or du capital. Qu’on se souvienne de l’angoisse qui a envahi le maître et ses principaux serviteurs à la seule annonce d’un possible référendum en Grèce.

La réaction ne s’est pas fait attendre trop longtemps : il faut remplacer les gouvernements incapables de maîtriser la classe ouvrière par des gouvernements dits « techniques » et si possible d’union nationale. La crise dans la zone euro est si profonde que les bourgeoisies retrouvent les accents de… 1914.

Les nouveaux chefs de gouvernements ont prouvé dans le passé qu’ils avaient une réelle expertise se situant au dessus des choix politiques partisans. Mario Monti, en Italie, fut de 1995 à 2004 commissaire européen à la concurrence et au marché intérieur. Cerise sur le gâteau il a exercé son expertise auprès de la banque Goldman Sachs.

Loukas Papademos, en Grèce – avant d’œuvrer comme vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) – fut de 1994 à 2002 gouverneur de la Banque de Grèce, à l’époque où la Grèce préparait le passage à l’euro avec l’aide d’un expert de Goldman Sachs (encore !), un dénommé Mario Draghi, aujourd’hui président de la BCE. Voilà ce qui se cache sous l’appellation « gouvernement technique » : c’est les pleins pouvoirs au capitalisme financier. Autrement dit : donner les clés de la caserne de pompiers aux pyromanes !

L’autre aspect de l’histoire qui s’écrit en Europe porte le nom d’union nationale. La situation est si grave qu’il faut impliquer le maximum possible de partis. Et cette union nationale n’a pas de limites, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Ainsi en Grèce le LAOS, parti nostalgique de la dictature des colonels vient d’entrer au gouvernement. Pour ceux qui ne comprendraient pas très bien le sens d’un tel gouvernement, il faut imaginer, en France, un gouvernement qui irait du PS au FN en passant par le centre et l’UMP.

Pour le capital tout doit être mis en œuvre pour que la classe ouvrière renonce, si possible en faisant sienne l’objectivité des sacrifices. Pas si sûr qu’il y parvienne !

Emile Fabrol

1.- Marx & Engels, Le Manifeste de parti communiste.
Posted in démocratie, Prolétariat | Leave a comment

Front National : Demandez le Programme

première mise en ligne le 25 avril 2011 sur http://promcomm.wordpress.com

L’ancien ministre socialiste Roland Dumas déclare que Marine Le Pen a un certain charme. L’intellectuel Emmanuel Todd, pourtant très investi dans la défense des droits des immigrés, estime que le programme économique du Front National est crédible. La presse met en valeur trois syndicalistes qui ont adhéré au Front national et des sondages placent Marine Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle. Le 21 avril 2011, s’exprimant sur RMC, le journaliste Jean-François Kahn estime que le programme du Front National est anticapitaliste, et selon le Journal du Dimanche du 24 avril, Marine Le Pen serait la candidate préférée des ouvriers.
Question : un nouveau Front national, plus social, plus proche des travailleurs et de la jeunesse serait- il en train d’émerger ? C’est ce que tente de faire croire Marine Le Pen qui, le 8 avril dernier, devant la presse spécialisée, a présenté les grandes orientations économiques de son parti. Dans le même temps, le site internet de ce parti diffuse de nombreux textes présentant ses propositions concernant l’euro, la mondialisation, le libre échange et les nouvelles politiques économiques nécessaires au retour de la croissance et à la création d’emplois.

Continue reading

Posted in autoritarisme, Bourgeoisie, souverainisme | Leave a comment