Dans sa course effrénée derrière le Front national, le président-candidat n’en finit pas de célébrer la nation française avec tous les relents nauséabonds que l’histoire a charriée. Dans la continuité du « vrai travail » voici l’appel aux syndicats – pourtant vilipendés il y a encore quelques jours – à la concorde nationale. « Posez le drapeau rouge et servez la France » restera le clou de son discours du 1er Mai. Non Monsieur Sarkozy, la classe ouvrière ne posera pas son drapeau rouge pour participer à sa mise en coupe réglée en collaborant à la politique d’austérité permanente conduisant à sa paupérisation. Politique entreprise par toutes les forces conservatrices de l’Union européenne.
Comme le disait Marx : « Ce n’est que trempé dans le sang des insurgés de juin [1848] que le drapeau tricolore est devenu le drapeau de la révolution européenne, le drapeau rouge. » Ce dernier ajoutait : « La nouvelle révolution française sera obligée de quitter le terrain national et de conquérir le terrain européen, le seul où pourra l’emporter la révolution sociale ». Certes, citation n’est pas raison, mais voilà le sens de la solidarité internationale active avec les travailleurs de Grèce, d’Espagne et d’ailleurs tous confrontés à la même politique. C’est le sens, cette année encore, du 1er Mai.
Emile Fabrol
Les citations de Marx sont extraites de « Les luttes de classes en France » (Éditions sociales, 1952, page 47)