G8 : des mesures structurelles annonciatrices d’une dégradation du niveau de vie des salariés

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ce n'est pas la crise pour tout le monde !

Les dirigeants du G8 se sont fendus d’un communiqué dans lequel ils indiquent que leur « impératif est d’encourager la croissance et les emplois », leur détermination « à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer et revigorer nos économies », « à créer de la croissance ». A lire ces phrases, nombreux sont celles et ceux qui peuvent se dire :  enfin, nos dirigeants, vont mettre le paquet, pour nous donner des emplois et à travers la croissance du pouvoir d’achat, comme à l’époque des trente glorieuses.

La déclaration finale du sommet du G8 est un miroir aux alouettes qu’il convient d’éclairer. Le capitalisme est en crise. Une crise mondiale qui menace le système d’un écroulement comme ceux qu’en connaissent les châteaux de cartes, où les alignements de dominos. Pour parvenir à la croissance et à la création d’emplois, les participants au sommet du G8 ont appelé à des réformes structurelles.

Ces réformes structurelles, les pays d’Afrique, les pays de l’Est, la Grèce et d’autres encore en ont subi. Ceux sont les travailleurs et leur famille qui en ont fait les frais. Ils en pansent encore les plaies. Et pour certains l’administration du remède – poison n’est pas achevée. Parmi ces trains de réformes structurelles, dictées par la main invisible des marchés et surtout leurs officines, quelles sont celles qui concernent la France ?

Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo Securities est clair : l’allongement de l’âge de départ en retraite. Il affirme ainsi  que « c’est le genre de mesure qui ne pénalise pas l’activité et assure la crédibilité budgétaire ». Or, nous savons que l’actuel gouvernement s’apprête à remettre en cause une partie de la promesse du candidat Hollande qui en la matière n’était déjà pas elle-même à la hauteur des revendications sociales. Le même Cavalier avec cynisme nous explique que « notre pays a un problème structurel de coût du travail : trop de gens mal formés se présentent à l’embauche sur des niveaux de salaires de base trop élevé (…) Il faut mettre l’accent sur la formation et réduire les coûts salariaux pour les moins qualifiés ». Pourrait-il vivre avec 1000 € par mois, voire 450 € comme en Grèce ? Certes le gouvernement va augmenter le SMIC. Mais cette mesure est un leurre. Elle ne concerne que 3 millions de salariés, laissant de coté plus de 25 millions de travailleurs du privé et du public.

Troisième voie pour une réforme structurelle, celle de la fiscalité des entreprises. Promis, juré, craché par terre, les salaires des PDG devaient être limités dès la fin du 1er mois du mandat présidentiel (mai 2012). Cette mesure a été repoussée à la fin du mandat et camouflée derrière la baisse des salaires de l’exécutif de la Ve République (président et ministres). Martine Aubry qui avant l’élection présidentielle a rencontré les patrons du CAC 40 a bien compris leur message. Dont le contenu est relayé par Jean-Hervé Lorenzi, professeur à l’Université Dauphine et soutien de François Hollande : « Les sociétés, y compris celles du CAC 40 ont peu de marge ». Il est quand même de 29,1% pour 2011. Cela n’empêche par Lorenzi de soutenir que « c’est la raison pour laquelle elles n’investissent pas et pas ne créent pas d’emplois ».

Résumons-nous, le G8 en parlant de création d’emplois et de croissance résultant de réformes structurelles, nous annonce une nouvelle dégradation du niveau de vie des masses laborieuses pour permettre la survie du capitalisme.

  • Recul de l’âge de départ à la retraite (avec création de régime privé pour capter une partie des salaires versés aux travailleurs et investir les sommes recueillies sur les marchés pour les nourrir) et réduction des pensions
  • Destruction d’emplois pour peser sur les salaires puis création d’emplois précarisés (Air France prévoit la suppression de 5000 emplois, que va faire le gouvernement ?)
  • Fiscalité favorable au grand patronat mondialisé

Autant d’axes de lutte immédiate pour les révolutionnaires que nous sommes, en France, en Europe et sur toute la planète que l’on soit membre ou non d’une organisation politique. Autant d’axes d’actions communes, en particulier pour le Front de gauche et le NPA.

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