La coalition a introduit toute une batterie de réductions et de mesures d’austérité qui ont pris effet ce 1er avril. Et d’autres vont suivre. Le gouvernement estime que 660 000 locataires vont être affectés par la « bedroom tax » dont 80 000 rien qu’à Londres. La plupart d’entre eux ne pourront pas passer à un plus petit logement car les Tories dans les années 1980 ont encouragé les locataires à acheter leurs maisons, ce qui a conduit à un déficit en logements sociaux. Le même gouvernement a aboli les tribunaux de justice locative permettant ainsi aux propriétaires de faire grimper les loyers à des niveaux inabordables. Il va en résulter un nombre de sans logis à un niveau de crise. Les associations caritatives avertissent que les dernières mesures d’austérité conduiront dans la pauvreté plus de 600 000 enfants. Cela se rajoutera aux 3 millions d’enfants estimés vivre déjà dans la pauvreté.
Le Labour, dans l’opposition, garde un silence assourdissant avec une absence totale de ligne politique. De nouvelles forces se profilent à l’horizon. Ken Loach a lancé une discussion sur un nouveau parti appelé, pour le moment, « Left Unity ». 7 000 personnes ont signé l’appel initial et 70 organisateurs de groupes régionaux se sont engagés et sont déjà actifs. L’éventail va de professeurs d’université à des mineurs de charbon qui ont combattu dans les grèves des années 80. La Coalition de Résistance organise une convention à Londres début juin contre l’austérité. Les 2200 places déjà vendues ne suffiront apparemment pas. Trois séries de protestations nationales contre la Bedroom tax ont impliqué 60 villes. 500 personnes ont manifesté à Brighton le 6 avril contre la privatisation du Service National de Santé. Les principaux syndicats parlent de la possibilité de recourir à une grève générale.
La « bedroom tax » est devenue effective. Nos panneaux « Stop the Tax » sont devenus « Stop aux expulsions » (dues aux hausses de loyer liées à la bedroom tax). 17 personnes environ, sans dénomination spécifique, se sont réunies le 3 avril à Cambridge pour discuter du développement de la campagne. Étaient présentes des personnes concernées par la Tax, Le Cambridgeshire contre les Réductions, le SWP et le SP, des délégués syndicaux (enseignants du NUT et membres de UNITE) et un conseiller municipal Labour ainsi que le nouvel organisateur pour la région de Left Unity. La plupart avaient participé à la première série de 60 protestations au niveau national du 16 mars. Il n’y eut pas de querelles internes, avec le clair objectif de développer la campagne pour agir contre les expulsions et contre l’attaque des mesures d’austérité qui frappent déjà ou se préparent.
actions
Le samedi 6 avril environ 15 d’entre nous ont installé un stand dans le centre ville où notre groupe mélangé et des militants de quartier dy syndicat UNITE ont distribué plus de 700 tracts d’opposition à la « bedroom tax » et aux expulsions et ont recueilli les signatures de 43 habitants de Cambridge en seulement quelques heures. Il nous faut 500 signatures pour obliger le Conseil municipal à débattre de notre motion. Une version en ligne de la pétition papier sera lancée sous peu -nous avons 12 jours pour obtenir le nombre requis de signatures.
Comme il est développé dans le tract le Conseil municipal se réunit le 18 avril, nous avons besoin du plus de monde possible, spécialement de ceux qui subissent directement la bedroom tax, pour déposer au Conseil la demande de parole lors de sa réunion.
Nous allons également faire du lobbying à la clinique du député local lib-dem Julian Huppert ce vendredi 12 avril à la Guildhall et tiendrons ensuite une réunion de préparation au centre communautaire Meadows dans Kings Heges le 15 avril pour planifier la manifestation à Cambridge du samedi 20 participant à la troisième journée nationale d’action.
réactions
La réaction a notre stand a été à peu près générale. Parfois nous avons eu 2 à 3 personnes faisant la queue pour signer la pétition. Une femme « qui ne faisait que passer » s’est immédiatement portée volontaire pour distribuer 100 tracts dans les boites aux lettres de son voisinage. Un homme est venu en agitant 10 £ dont il voulait faire don à la campagne. Quelques personnes nous ont remercié simplement d’être là.
Une femme dans la détresse a signé en disant « je dois faire quelque chose – je ne veux pas m’immoler par le feu ». Un papa divorcé nous a dit qu’il allait devoir déménager dans un endroit sans chambre pour recevoir ses enfants qui sont souvent plus de quelques jours chez lui chaque semaine. Un couple de Fen Ditton, pour essayer de garder leur « chambre supplémentaire » qui est la chambre de l’une de leurs deux filles adolescentes devront payer un supplément de 190 £ par mois (la bedroom tax) et utiliser pour ça la moitié de ses revenus mensuels pour l’héberger. Le Conseil a commencé à la harceler d’appels téléphoniques et de visites. Une femme nous a dit qu’elle aurait des problèmes pour payer car elle n’a pas droit au crédit de taxe car elle ne travaille que 24 heures par semaine (avec un enfant en bas âge!) au lieu de 30. Une dame d’un certain âge nous a dit que son fils (34 ans) déménageait pour revenir vivre chez ses parents car il ne peut pas payer la Bedroom tax là où il habite.
Nous avons rencontré une dame de 50 ans, dans un fauteuil roulant, qui est venue signer car elle va devoir déménager ou payer plus d’argent qu’elle ne peut. Quelques personnes ont exprimé leur peur et leur hostilité aux immigrés, présents ou futurs, comme leurs concurrents dans la course aux logements et aux emplois.
Une femme qui avait vécu en Inde depuis quelques années est venue signer et a dit « qu’est-il arrivé à mon pays depuis que je suis parti ? Je ne le reconnais plus. Autrefois on se souciait des gens ». Quelqu’un de Bishops Stortford a dit « vous ne croirez pas combien de banques alimentaires sont en train de se créer dans ma ville. Mais dans la discrétion. C’est horrible, et tout se passe en dessous de la surface des choses ».
Quelques remarques plusieurs fois lancées par des passants :
« Faisons en leur poll tax ! » (NDLR : qui avait provoqué en son temps la chute de Margareth Thatcher)
« C’est une décision politique de fous »
« ça ne me touche pas en personne mais quelle injustice »
« On ne veut pas vivre dans une société pareille »
Kathrine Brannan (le 7 avril 2013)