Par une décision du 6 décembre 2011, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que la réduction de 25 % des salaires des fonctionnaires roumains ne leur a pas fait supporter « une charge disproportionnée et excessive incompatible avec le droit au respect des biens », garanti par la Convention européenne des droits de l’homme… L’Union européenne donne là un message clair et précis à tous les gouvernements qui la composent : tapez sur vos fonctionnaires, taillez dans leurs effectifs et leurs salaires. Faites comme en Roumanie, en Grèce, au Portugal, en Slovénie, en Espagne, en Grande-Bretagne.
Vous pensez y échapper ?
Détrompez-vous ? Pierre Moscovici, ministre des finances a déclaré : « si la Grèce sort de l’Euro, il y aura un effet domino qui contaminera toute l’Europe ». Il envisage un scénario qui serait celui de la généralisation de la situation grecque. Quand bien même, il n’en serait rien, le gouvernement en augmentant seulement le SMIC entérine une baisse de notre pouvoir d’achat et même une baisse de nos revenus en euros constants. Pas de changement sur notre fiche de paie. Pourtant repasser en période de croissance nécessite d’augmenter le pouvoir d’achat.
Déjà Sarkozy a entamé nos revenus avec la journée de carence ? Cette mesure injuste sera-t-elle maintenue par son successeur ? En Allemagne, en Angleterre, en Espagne, en Grèce et ailleurs, le mouvement social est à l’œuvre contre l’austérité imposée aux peuples par l’Union européenne dont le jugement la Cour européenne des droits de l’homme en est un exemple ignoble.
Autoriser la réduction de 25% des salaires des fonctionnaires roumains (ou d’une autre nationalité), revient à les projeter dans la misère et dans la colère. Le patronat public et privé allemand l’a bien compris et a lâché du geste. Pour désamorcer toute velléité de révolte, le salaire des fonctionnaires a été augmenté fin de 6,3% et celui des métallurgistes le 20 mai de près de 4,3%.
Mais de tout cela, pas un mot à la télé et dans la presse dominante. Il n’est question que de contagion de l’austérité et aucune de ces victoires sociales sur le capital.